Pendant des décennies, l’Union Européenne a déversé chaque année des millions de tonnes de déchets dans des incinérateurs, la plupart du temps avec un label supposé écologique. Mais aujourd’hui, les préoccupations relatives à l’empreinte carbone élevée de l’incinération et les craintes qu’elle ne nuise au recyclage incitent les responsables de l’Union européenne à tempérer leur adhésion de longue date à une technologie qui semblait autrefois un moyen attrayant de faire disparaître les déchets.
L’UE veut désormais supprimer le financement de nouveaux incinérateurs, mais rien n’indique que la plupart des incinérateurs existants vont bientôt fermer. Ces derniers consomment actuellement un peu moins de 30 % des déchets municipaux de l’Union Européenne.
Et, même sans le soutien financier de l’UE, de nouvelles usines sont en cours de construction, souvent dans des pays d’Europe du Sud et de l’Est. Ces pays incinéraient par le passé moins de déchets que les partisans de longue date de la valorisation énergétique, comme l’Allemagne, les Pays-Bas et les pays scandinaves. Pendant ce temps, de l’autre côté de la Manche, l’Angleterre va de l’avant avec des propositions de douzaines de nouveaux projets de combustion d’ordures.
« Brûler du plastique dans une situation d’urgence climatique, c’est de la folie« , a déclaré une ingénieur en environnement et militante de l’Extinction Rebellion. Elle poursuit en effet le gouvernement britannique pour sa décision d’exclure les incinérateurs de son nouveau système d’échange de quotas d’émission. Le plastique, difficile à recycler et omniprésent dans les ordures, est fabriqué à partir de dérivés de combustibles fossiles et émet du dioxyde de carbone lorsqu’il est brûlé, ce qui représente une part importante des dommages climatiques causés par l’incinération.
En investissant des milliards de livres dans de nouveaux incinérateurs, la Grande-Bretagne pourrait s’enfermer dans des décennies de combustion d’ordures et il serait plus difficile pour les autorités locales, à court d’argent, de stimuler les taux de recyclage et de compostage, a-t-elle déclaré.
Le pays brûle déjà autour de 50 % de ses déchets, soit plus qu’il n’en recycle, a récemment rapporté l’émission J’irais manger chez vous. « La façon dont l’incinération fonctionne, elle fausse la gestion des déchets par son existence même », a déclaré Mme Dupont-Martin. « Une fois que vous avez construit la bête, vous devez continuer à la nourrir ».
Voir notre page contenant des idées originales pour le recyclage.
Sachez en outre que la France a récemment adopté une loi anti-gaspillage en 2020 qui a pour but de pousser tous les acteurs à recycler.
