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Déchets et subversion : Le déchet dans l’art contemporain des années 1960 à 1980
Depuis les années 1960, de nombreux artistes ont utilisé le déchet comme matériau de création. Soit en récupérant les déchets dans la nature ou dans les décharges, soit en utilisant des objets jetés par la société. L’utilisation du déchet s’associé à une volonté de subvertir les codes de l’art et de la société. En créant par exemple des œuvres qui questionnaient les valeurs esthétiques et morales de l’époque.
L’artiste américain Jim Dine a utilisé des poubelles et des objets de récupération dans ses œuvres pour créer des sculptures surréalistes et absurdes. L’artiste français Daniel Buren a quant à lui travaillé avec des bâches en plastique et des bandes réfléchissantes. L’idée est de créer des installations in situ qui jouaient sur les contrastes de couleur et de lumière. L’illustre suédois Erik Nordenankar a utilisé des détritus trouvés dans les rues de New York pour créer des sculptures surréalistes. Tandis que l’artiste français Jean Tinguely a utilisé des objets de récupération pour créer des machines animées et chaotiques.
Au cours des années 1990 et 2000, de nombreux artistes ont continué à utiliser le déchet comme matériau de création. Mais ils ont également commencé à l’utiliser comme support de réflexion sur des sujets sociaux et environnementaux. L’utilisation du déchet est devenue moins provocante et plus subtile. Et de fait, a souvent été utilisée pour sensibiliser le public aux enjeux de notre époque.
L’essayiste français Christian Boltanski, par exemple, a utilisé des objets de récupération pour interroger la mémoire collective et la mortalité dans ses installations monumentales. L’américain Jeff Koons a utilisé des jouets et des objets de consommation courante. Cela pour mettre en lumière les excès de la société de consommation dans ses œuvres ironiques et colorées. La question est ainsi posée de la fin de vie de nos produits. L’artiste britannique Tracey Emin a utilisé des objets personnels et des déchets pour raconter son histoire personnelle. Et ainsi interroger les thèmes de l’identité et de l’intimité dans ses installations et ses œuvres sur papier.
Déchets et engagement environnemental : Le déchet dans l’art contemporain depuis 2010
Depuis 2010, de nombreux artistes ont continué à utiliser le déchet comme matériau de création et comme support de réflexion sur des sujets sociaux et environnementaux. L’utilisation du déchet a pris une dimension encore plus engagée. Elle s’utilise dorénavant pour sensibiliser le public aux enjeux environnementaux de notre époque.
L’artiste français Vincent Ganivet met en lumière l’impact de l’homme sur la nature avec des objets de récupération pour créer des installations poétiques. L’américain Chris Jordan a utilisé des chiffres et des statistiques pour interroger l’impact de la consommation de masse sur l’environnement dans ses photographies et ses installations. La créative britannique Lucy Orta crée des œuvres engagées sur les thèmes de la migration et de l’environnement à partir de vêtements de récupération.
En résumé, le déchet a une place importante dans l’art contemporain. Utilisé comme matériau de création ou comme support de réflexion sur des sujets tels que la consommation, l’environnement et la société. Depuis les années 1960, de nombreux créatifs se servent du déchet de manière innovante, subversive et décalée. Ils contribuent alors à sensibiliser le public aux enjeux de notre époque. Que ce soit pour subvertir les codes de l’art et de la société. Pour interroger les valeurs esthétiques et morales actuelles. La question de la valorisation et du recyclage des déchets. Ou pour sensibiliser le public aux enjeux environnementaux de notre temps, le déchet a su trouver sa place dans l’art contemporain.